31.5 : Arguments pour et contre la politique protectionniste (2024)

Commerce et conflit

Une discussion intéressante en économie est la relation entre le commerce et les conflits. Il a été noté, quelque peu intuitivement et empiriquement, que les conflits réduisent les échanges. Cependant, est-il également vrai que le commerce réduit les conflits ? Cette question reste en grande partie sans réponse, bien que les positions se développent de plus en plus. L'hypothèse est que le commerce ne réduit pas nécessairement les conflits, mais modifie plutôt la nature des conflits. Les leviers économiques sont beaucoup plus pratiques que les leviers militaires et sont souvent utilisés pour des raisons similaires. Pour cette raison, il est difficile de séparer complètement le commerce et les conflits car il existe un chevauchement critique entre les deux. Il s'agit d'un fondement fondamental de la logique du protectionnisme commercial dans une perspective de sécurité nationale.

Commerce pendant un conflit

Un contexte plus spécifique pour le commerce et les conflits peut être la façon dont le commerce est compliqué en temps de guerre. En effet, le commerce en temps de guerre peut constituer une menace importante pour une nation en fonction de l'ampleur et de la portée du conflit (notamment qui est impliqué). Par exemple, considérons la Seconde Guerre mondiale. Dans ce scénario, l'Allemagne était largement isolée dans le conflit et avait donc des partenaires commerciaux extrêmement limités. Un conflit direct entraînera presque toujours un arrêt complet des échanges non seulement entre le pays dans lequel la guerre se déroule, mais également avec n'importe lequel des alliés de ce pays (qui peuvent ou non être directement impliqués). Cependant, certains soutiennent que l'autosuffisance (via le protectionnisme) en temps de guerre n'est pas nécessaire, car les nations amies fourniront toujours un soutien commercial et économique.

Les sanctions jouent également un rôle dramatique en tant que manœuvre militariste offensive. L'Iran et la Corée du Nord sont des exemples modernes forts ainsi que l'histoire récente de la guerre américano-irakienne. Dans toutes ces circonstances, les États-Unis seuls ou avec un certain nombre d'alliés (représentant des pourcentages de consommation substantiels) ont activement limité la capacité de ces pays à commercer et à générer de la valeur économique pour leurs nations (et par la suite leur peuple). Bien que cela semble purement économique, cela a également d'importantes implications sociales et humanitaires. Le graphique rend ce cas assez clair, soulignant le nombre de morts en temps de guerre si les leviers économiques sont utilisés.

Mortalité infantile en Irak pendant les sanctions: Ce graphique souligne les conséquences indirectes de l'utilisation de leviers économiques (c'est-à-dire les sanctions) de manière militariste lors d'un conflit. Bien que la justification de ces chiffres soit complexe, y compris d'autres facteurs liés à la guerre, la corrélation est assez claire. La diminution des perspectives économiques d'un pays entraînera à son tour des pertes de vie, en particulier dans les pays en développement.

Protectionnisme

En combinant ces idées, il est clair que le protectionnisme commercial a une valeur de sécurité nationale substantielle. Cependant, le coût d'opportunité de tirer parti des marchés mondiaux en croissance constante en fait une perspective peu attrayante si elle est poussée à l'extrême, car les avantages du commerce mondial compensent rapidement le risque de dépendance économique vis-à-vis de pays hostiles.

Arguments en faveur de la protection de l'industrie naissante

L'objectif principal de ce système est, comme son nom l'indique : la protection. Les marchés économiques sont intrinsèquement concurrentiels, et les nouvelles économies sont très vulnérables à leurs hom*ologues plus développés dans d'autres pays pour diverses raisons. L'argument de l'industrie naissante est que les nouvelles industries ont besoin de protection jusqu'à ce qu'elles soient devenues suffisamment efficaces pour être compétitives sur le marché mondial.

Malgré l'argument standard des économistes traditionnels postulant que le libre-échange et les marchés ouverts sont le système idéal pour permettre le développement capitaliste, de nombreux économistes pensent qu'un certain degré de protectionnisme est le seul moyen de minimiser les écarts de revenus et les inégalités substantielles d'une économie à l'autre. (voir ). Le principal avantage des pays ayant une puissance économique plus élevée et de plus grandes entreprises est simplement les économies d'échelle et les économies de gamme, en plus d'être plus loin sur la courbe d'expérience.

Économies d'échelle: Le principe de base derrière les économies d'échelle est qu'une quantité de production plus élevée réduit le coût unitaire, ce qui permet en fin de compte de tirer un avantage économique sur le marché. Les industries naissantes n'ont généralement pas la capacité de le faire.

PIB par pays: Cette carte montre la grande différence de puissance économique globale à travers le monde, soulignant les inégalités qui doivent être traitées dans la formulation de la politique économique.

L'histoire a prouvé la valeur de la protection pour les pays qui appliquent des politiques commerciales internationales fondées sur les droits de douane. Alexander Hamilton a d'abord souligné les inégalités des économies en développement avec la jeune industrie en 1790, ce qui a ensuite été repris et développé par Daniel Raymond et Friedrich List au 19ème siècle. À cette époque, les États-Unis appliquaient de lourds tarifs pour protéger leur système économique fragile alors que l'économie commençait à atteindre l'autonomie après la domination britannique. En effet, la Grande-Bretagne a utilisé des politiques protectionnistes similaires pendant cette période, donnant le ton à une expansion économique importante à plus long terme.

Critique

Bien sûr, une politique de protection pendant que l'industrie se développe à l'intérieur du pays n'est pas une panacée. Au Brésil, dans les années 1980, de lourdes politiques de protection étaient en place pour défendre l'industrie informatique naissante du Brésil contre des concurrents hautement évolués à l'échelle internationale. Bien que cela semblait pratique, ce qui s'est finalement produit a été assez dommageable pour le Brésil. La technologie a progressé rapidement et sans alliances stratégiques à l'échelle mondiale, le Brésil a largement raté ces avancées. Ce protectionnisme semble avoir nui aux perspectives de l'industrie au niveau mondial pour le Brésil dans ce scénario.

D'un point de vue plus large et plus étendu, le protectionnisme en tant que principe général a été fortement critiqué (même dans les situations d'industrie naissante). La raison en est tout simplement le bond significatif de la prospérité à mesure que le commerce international s'est développé, et l'énorme capacité de spécialisation, les économies d'échelle, le partage de la technologie et une foule d'autres avantages qui ont été le résultat direct des marchés mondiaux libres. Reste cependant le problème que cette prospérité est souvent non régulée et profite au plus grand nombre aux acteurs influents des économies établies, parfois au détriment de l'exploitation des pays en développement (main-d'œuvre moins chère, moindre contrôle gouvernemental, etc.). En conséquence, la protection des industries naissantes peut bénéficier à la nation qui les emploie, mais généralement avec le coût d'opportunité de la valeur mondiale.

Dumping

Un sujet récent et populaire est celui des politiques antidumping visant les acteurs internationaux qui cherchent à saper les affaires nationales en vendant à des prix considérablement réduits. Cela peut constituer une menace importante, en particulier dans les économies où la législation du travail est laxiste et où les travailleurs sont exploités pour créer des biens à très bas prix. C'est aussi un risque lorsque les gouvernements s'impliquent trop dans les affaires, une critique souvent pointée du doigt en Chine. Les gouvernements peuvent accorder des subventions pour réduire les coûts des entreprises nationales. Cela peut également constituer une menace dans les industries naissantes, où des acteurs plus importants et mieux établis peuvent évincer des acteurs plus petit* en réduisant les prix, absorbant les pertes jusqu'à ce que la concurrence fasse faillite.

La lutte contre cette menace a été une lutte permanente, avec l'émergence d'accords commerciaux internationaux et d'organisations telles que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) jouant un rôle de plus en plus important. L'une des difficultés du commerce international est la difficulté d'application entre les nations, et l'OMC joue un rôle essentiel dans l'identification des fautes professionnelles et leur résolution.

Propriété intellectuelle

Un autre risque critique sur le marché mondial est la protection de la propriété intellectuelle (PI). Les brevets, dans un système national, protègent l'innovateur pour lui permettre de générer des retours sur l'investissem*nt en temps substantiel nécessaire pour inventer ou innover de nouveaux produits ou technologies. À l'échelle mondiale, cependant, il est assez courant pour les pays en développement de copier de nouvelles technologies via l'ingénierie inverse. Cela se traduit par des imitateurs violant les brevets dans un environnement où l'infrastructure nationale n'engagera probablement pas de poursuites judiciaires. Cela réduit le désir d'innovation et fait peser d'importants risques économiques sur les pays qui en dépendent pour leur croissance.

Cette question est également abordée par le biais des lois internationales sur les brevets et des accords commerciaux, parallèlement aux pressions politiques telles que l'augmentation des tarifs et l'imposition de quotas d'importation sur les pays soupçonnés de violer les brevets. L'inconvénient est que l'utilisation de ces mesures crée des troubles politiques, des factions mondiales et des relations commerciales tendues.

Fusions, acquisitions et domination du marché

Une autre menace de concurrence déloyale est l'émergence de monopoles mondiaux. Certaines des plus grandes atteignent une puissance mondiale et une diversification géographique suffisantes pour être difficiles à démanteler via les lois antitrust nationales. démontre la menace substantielle de pertes sèches encourues dans les économies où la consolidation se traduit par un manque de forces concurrentielles pour faire baisser les prix.

Pertes économiques dans un monopole: Ce graphique met en évidence le risque bien réel de perte de valeur économique en situation de monopole (perte sèche en jaune).

Au niveau national, les monopoles sont largement considérés comme étant abordés (bien que cela soit vivement débattu par de nombreux économistes à la lumière des banques « trop grandes pour faire faillite » et « trop grandes pour être emprisonnées »). À l'échelle mondiale, il est encore plus difficile de réglementer, car la taille et l'échelle de ces entreprises s'étendent souvent au-delà du pouvoir des gouvernements où ces entreprises sont implantées. Ce problème est résolu par le biais de normes internationales et d'accords commerciaux, en normalisant la politique gouvernementale au niveau mondial afin de réduire le risque de monopole et de consolidation injuste vers la domination du marché.

Balance commerciale

Il est utile de considérer le concept de balance commerciale, ou d'exportations nettes, dans le contexte de l'argument de l'emploi. Il est intéressant de s'y intéresser pour évaluer à quel point certaines nations sont des « nations consommatrices » et d'autres des « nations productrices ». Les États-Unis et la Chine sont un excellent exemple de côtés opposés du spectre, où la balance commerciale est lourde d'un côté du spectre.

Balances commerciales à l'échelle mondiale: Il est intéressant de regarder ce graphique et d'évaluer à quel point certaines nations sont des « nations consommatrices » et d'autres des « nations productrices ». Les États-Unis et la Chine sont un excellent exemple de côtés opposés du spectre, où la balance commerciale est fortement d'un côté du spectre.

Aux États-Unis, cela a créé une poussée spectaculaire pour les politiques de protectionnisme commercial ; quelque chose que les États-Unis n'ont pas poursuivi activement depuis un certain temps. L'effondrement économique désastreux de 2008 via les abus flagrants des banques et la baisse des taux d'emploi qui en a résulté ont créé un programme social et politique incroyablement tangible pour ramener la production vers les emplois nationaux depuis l'étranger. Ce sentiment envers le protectionnisme est le résultat direct de l'argument de l'emploi compte tenu d'un ratio commercial déséquilibré, où davantage d'exportations (production et emplois nationaux) sont nécessaires pour soutenir la consommation continue d'importations.

Externalisation

Dans le même ordre d'idées, il est courant pour les entreprises d'identifier des alliances stratégiques à l'étranger et d'envoyer une grande partie du travail de production à ces endroits. Cela est souvent dû à une main-d'œuvre moins chère et à des systèmes de gouvernance plus faciles dans ces régions. La perspective évidente, du point de vue de l'élaboration des politiques, est qu'il s'agit d'emplois perdus au profit de concurrents étrangers. Bien que cette perspective soit souvent critiquée pour être à courte vue et contraire à la vision économique moderne des marchés libres, elle a conduit les décideurs politiques à fournir des incitations pour «ramener les emplois à la maison». '

Cette idée de limiter l'externalisation à la lumière de l'argument protectionniste des emplois a abouti à des subventions gouvernementales qui contribuent à compenser les coûts de fabrication au niveau national (aux États-Unis en particulier). Ces subventions sont essentiellement des subventions ou des allégements fiscaux pour les entreprises opérant au niveau national et créant des emplois, faisant grimper les taux d'emploi via des stratégies protectionnistes.

Stratégies de restriction commerciale

La compensation des menaces d'externalisation et des déséquilibres commerciaux et la stimulation des achats nationaux, et donc de la production nationale, se font par le biais de divers véhicules politiques. Les plus notables d'entre eux sont :

• Quotas d'importation : Il s'agit de limiter le nombre d'un certain produit pouvant être acheté dans un pays donné, en veillant à ce que les producteurs nationaux conservent une partie de la part de marché.
• Tarifs : Les tarifs sont assez simples, essentiellement des taxes pour faire entrer des marchandises dans un pays donné. Des tarifs élevés augmenteront le coût pour les producteurs étrangers de vendre leurs produits dans un système national, offrant des avantages stratégiques aux producteurs locaux. L'un des pièges des tarifs est la probabilité de représailles, où le gouvernement étranger revient avec des tarifs similaires. Cela nuira à son tour aux perspectives mondiales des fournisseurs nationaux.
• Antidumping : la législation antidumping compense activement la capacité des producteurs étrangers à faible coût ou fortement subventionnés à sous-coter les prix dans un système national. Le dumping est le processus de vente de biens bien en dessous de la valeur marchande pour chasser la concurrence, souvent dans le but de créer un monopole.
• Subventions : À l'autre extrémité du spectre, et comme indiqué ci-dessus, les gouvernements peuvent accorder des subventions aux producteurs nationaux pour réduire leurs coûts et accroître leur capacité concurrentielle. Cela peut à son tour créer des emplois.

Organisation mondiale du commerce (OMC)

L'OMC est la plus grande organisation commerciale internationale, remplaçant l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1995, conçu pour permettre le commerce international tout en réduisant les pratiques déloyales. À bien des égards, l'OMC est plus complexe que d'autres accords commerciaux internationaux parce qu'elle intègre une variété d'accords plus petit* dans un cadre plus large. L'OMC comprend plus de 60 accords différents, ainsi que 159 membres officiels et 25 observateurs. souligne à quel point les accords commerciaux internationaux deviennent efficaces et universels. L'OMC remplit également plusieurs fonctions objectives en cas de différends commerciaux, servant de cadre pour évaluer les pratiques commerciales internationales appropriées.

Membres de l'OMC: L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est une organisation conçue pour superviser et permettre le commerce international. Cette carte montre à quel point cela a été un succès à l'échelle mondiale.

Le cœur de l'OMC est la règle de la nation la plus favorisée (NPF), qui stipule que chaque membre de l'OMC doit se voir appliquer les tarifs les plus bas qu'un importateur impose à n'importe quel pays. Par exemple, si les États-Unis imposent au Brésil un tarif de 5 % sur les vêtements importés, et qu'il s'agit du tarif le plus bas qu'ils aient imposé à tous les pays de l'OMC, tous les autres membres de l'OMC doivent également payer un tarif de 5 %. Chaque membre de l'OMC se voit imposer le tarif le plus bas qu'un importateur applique à tout autre membre.

Accord de libre-échange nord-américain (ALENA)

Contrairement à l'OMC, qui est une approche entièrement mondiale, la plupart des accords internationaux découlent de la proximité géographique. L'ALENA est un accord trilatéral entre les États-Unis, le Canada et le Mexique conçu pour minimiser les obstacles au commerce ou à l'investissem*nt entre l'un de ces pays (principalement sous la forme de tarifs). D'une manière générale, les États-Unis présentent un déficit commercial avec ces pays par rapport aux biens et un excédent par rapport aux services. Les États-Unis présentent également des investissem*nts directs étrangers (IDE) élevés et en croissance rapide dans les deux régions.

Participants à l'ALENA: Cette carte présente chacun des pays impliqués dans l'Accord de libre-échange nord-américain, un accord commercial international axé sur la proximité géographique.

Il y a eu beaucoup de controverse autour de cet accord commercial. L'agriculture n'est pas incluse dans cet accord et est souvent un sujet de discussion difficile pour l'OMC également. Le Mexique est également un point de tension dû au fait qu'il se développe économiquement (par rapport aux États-Unis et au Canada qui sont considérés comme déjà développés). Enfin, les Canadiens se sont souvent opposés aux accords de l'ALENA en raison de la manière dont l'IDE américain utilise les prises de contrôle hostiles. Ces accords démontrent une partie de la validité derrière le protectionnisme commercial et l'isolationnisme (comme discuté dans d'autres atomes de ce chapitre).

Coopération économique Asie-Pacifique (APEC)

Le forum de l'APEC est particulièrement intéressant dans le contexte des accords ci-dessus, car il est légèrement moins formel que les deux précédents (il est appelé « forum »). Le forum de l'APEC est une discussion coopérative entre 21 pays de la région du Pacifique promouvant le libre-échange, avec un accent sur les économies nouvellement industrialisées (NEI). L'accès des pays en développement aux investissem*nts en capital et aux accords d'exportation est le résultat central de l'APEC, stimulant la croissance économique grâce à une expansion mondiale contrôlée. Cette région représente plus de la moitié du PIB mondial et 40 % de la population mondiale totale, ce qui en fait une région critique de l'économie mondiale.

Participants à l'APEC: La Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) est un forum de 21 pays de la région du Pacifique, axé sur le libre-échange et la coopération économique.